Bonjour,
Ici Ulysse, en direct de Paris.
Je me suis intentionnellement perdu au fin fond des catacombes de Paris, sans carte ni boussole, avec l’objectif d’en ressortir.
Pour ce challenge, j’étais accompagné par l’explorateur urbain et aventurier Yoann Leroux. Il est notamment connu pour ses vidéos extrêmes sur les toits de Paris.
Habitué des catacombes, il m’a guidé jusqu’au dernier étage, avant de me laisser face à mon destin.
Disclaimer :
Se perdre dans les catacombes sans expérience, sans carte ni boussole, est la pire idée. Il y a près de 300 km de galeries. Si vous vous glissez dans une chatière instable et qu’elle s’effondre, vous êtes dead. Si vous tombez en rade de lumière, vous êtes dead. Si vous n’avez plus d’eau, que vous ne trouvez pas de sortie, et que vous ne croisez personne, vous êtes dead. Là-dessous, il n’y a pas de réseau. Ce n’est pas un jeu.
J’ai relevé ce challenge en étant préparé. Pendant toute la durée, Yoann m’a suivi, sans me donner d’indication. C’était à moi d’explorer, de retrouver mon chemin, et de remonter à la surface.
J’avais emporté de quoi survivre pendant 72 heures. J’ai passé un deal avec Yoann. Si à la fin de mes réserves, je n’étais toujours pas sorti, c’était à lui de me remonter.
J’ai réalisé un film de 38 minutes sur cette aventure :
Si vous hésitez à le regarder, laissez-vous tenter par les 15 premières secondes avant de décider. Je ne vous en dis pas plus.
Faire des choix
Droite ou gauche ?
Dès que Yoann m’a lâché, j’ai compris que j’allais faire de nombreux face-à-face avec ma capacité à prendre des décisions.
Dès le premier croisement, j’ai dû choisir entre droite ou gauche. Après le départ, comme je n’avais aucune information, je me suis dirigé aléatoirement. Enfin… presque.
Si tu vas toujours à gauche, tu tournes en rond ! Au début, on voit que je passe 3 fois par le même repère sans réussir à sortir de ma boucle.
Et puis, j’ai commencé à suivre un trajet méticuleusement chaotique. Si j’utilise cet oxymore, c’est parce que je cherchais à me perdre, tout en quadrillant un maximum la zone pour ne pas louper des points d’intérêts.
C’est dans ma nature d’explorateur. Typiquement, lorsque je joue à un jeu d’aventure, je ne peux pas avancer tant que je n’ai pas parcouru toute la zone. On ne sait jamais quelle surprise nous attend au bout d’un chemin ! Bref, je suis un adepte des allers-retours.
The Stanley Parable
Dans le film, j’évoque à Yoann un jeu qui s’appelle The Stanley Parable.
C’est une fiction interactive avec comme seul gameplay le déplacement. L'aventure est narrée par une voix hors-champ omnisciente décrivant les actions du joueur. Nous avons ainsi le choix de suivre ou non la trame narrative qui nous est proposée.
Imaginez que vous arrivez dans une salle face à deux portes, et que le narrateur raconte : “Quand Stanley arriva devant deux portes ouvertes, il prit la porte à sa gauche.”
Que feriez-vous ?
La première fois que j’y ai joué, j’ai pris à droite. J’ai ensuite choisi toutes les directions contraires à celles annoncées. Ce doit être mon côté pirate.
J’ai fini le jeu et, évidemment, je n’en suis pas resté là. J’ai continué à jouer jusqu’à avoir exploré les 19 fins possibles.
J’avais la même sensation lorsque j’étais dans le dernier étage des catacombes. C’est un lieu aussi unique que difficile d’accès. Je savais que je n’y retournerai pas avant longtemps. Alors j’ai beaucoup tourné, pour voir un maximum de choses.
Frameworks de prise de décision
Je profite de ce sujet pour vous partager mes frameworks pour prendre des décisions en fonction des situations.
Si ce n’est pas un “Fuck yes !”, c’est un “Non.”
Si un choix Oui/Non n’est pas évident, le premier filtre dans lequel je le passe, c’est mon enthousiasme. Si l’idée ne m’emballe pas suffisamment, alors j’arrête de réfléchir : c’est non.
Par exemple, on m’a récemment proposé une conférence TEDx au Maroc. Je me suis surpris à ne pas être enflammé par l’idée. Le timing n’était pas le meilleur. Ce n’était pas un “Fuck yes !”. J’ai décliné.
Minimalisme
Depuis mon challenge sur le minimalisme, j’essaie de simplifier au maximum mon environnement, mon business ou encore mes relations pour réduire mes charges mentales. Au plus c’est simple, au mieux je me porte.
Je me pose alors souvent cette question : “Quelle décision est la plus minimaliste ?”. C’est aussi le cas dans mes contenus. Que ce soit les titres de mes articles, mes miniatures YouTube ou mes posts Linkedin, j’essaie toujours d’aller à l’essentiel.
Posture offensive
Face à un événement, on peut prendre deux postures : offensive ou défensive.
Se mettre en posture défensive, c’est chercher à tout prix la sécurité. À l’inverse, opter pour une posture offensive, c’est prendre des risques.
Je suis un adepte de la posture offensive. Quand tout le monde se confinait, je suis parti voyager. Quand je gagne de l’argent, je l’investis. Quand je pars à l’aventure, je cherche les complications.
Je suis très à l’aise avec la prise de risque. Je préfère mourir en ayant eu une vie large plutôt que longue.
Pile ou face (ou presque)
Si vraiment vous n’arrivez pas à choisir, je vous propose une variante du célèbre pile ou face.
Lancez une pièce. Pendant qu’elle vole, vous saurez de quel côté vous espérez qu’elle retombe. Vous ne prendrez pas votre décision en fonction du résultat, mais pendant ce court instant où la pièce est dans les airs.
À propos des catacombes
Les carrières de Paris
Sous Paris s’étalent près de 300 km de galeries qui servirent jadis pour extraire la pierre à bâtir. Paris s’est ainsi construit pendant plusieurs siècles sans importer d'autres matériaux de construction.
Elles sont constituées de deux réseaux principaux :
Le grand réseau sud ou GRS, qui s'étend sous les 5e, 6e, 14e et 15e arrondissements
Le « treizième », plus petit, qui s'étend sous le 13e arrondissement.
La fréquentation de ces carrières est interdite par l'arrêté préfectoral du 2 novembre 1955, et punie d'une amende entre 60 € et 375 € par l'Inspection Générale des Carrières. Dans le jargon, on appelle ceux chargés de surveiller les carrières souterraines de Paris : les cataflics.
Repartir avec des ossements constitue une violation de sépulture au regard de la loi, peine punie d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.
Seule une petite partie galeries (environ 1,7 kilomètre) constitue l'ossuaire officiel ou musée des catacombes de Paris. Mais il existe d’autres ossuaires dans le GRS. Dans le film, vous en découvrirez plusieurs.
On assimile abusivement les catacombes à l'ensemble des carrières de la capitale, bien qu'elles n'en représentent en réalité qu'une infime fraction.
Cimetières en détresse
Les guerres, les épidémies et les famines ont apporté toujours plus de cadavres à inhumer dans des espaces restreints, ce qui a rendu leur décomposition de plus en plus difficile.
À la fin du XVIIIe siècle, le sol du cimetière des Saints-Innocents se situe à plus de deux mètres au-dessus du niveau de la rue, entraînant des problèmes d'insalubrité.
Les maladies se propagent. Un chroniqueur de l’époque rapporte que dans le quartier, le vin tourne au vinaigre en moins d'une semaine et que la nourriture se gâte en quelques jours. L'eau des puits est elle aussi contaminée par des matières putrides.
Pour faire face à cette saturation, la municipalité ordonne de vider les cimetières et ses quelque 6 millions de cadavres dans les anciennes carrières abandonnées. Les os sont ainsi précipités dans un puits d'extraction de pierres, puis acheminés dans les différentes salles. Ainsi naquirent les catacombes.
Depuis leur création, les catacombes suscitent la curiosité. Des empereurs qui y descendirent jusqu’à la scène underground actuelle, qui sait ce qui a bien pu se passer pendant des siècles sous Paris.
À très vite, pour un nouveau challenge,
Ulysse
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